La veille de l’attaque de Nagasaki, l’URSS avait déclaré la guerre au Japon et le lendemain, le 9 août, elle avait envahi la Mandchourie, une colonie japonaise. Toute l’armée japonaise du Guandong, forte de plus d’un million d’hommes, s’était débandée ou rendue. Plus que les victimes d’Hiroshima et de Nagasaki, c’est cette débandade et la crainte d’une submersion par les « bolchéviques » honnis qui a convaincu les jusquauboutistes de l’état-major nippon et l’empereur lui-même de rendre les armes.
Dès le 10 août, Tokyo fait savoir sa décision à Washington.
Le 15 août, les Japonais, sidérés, entendent pour la première fois la voix de leur empereur dans les hauts-parleurs installés partout dans les rues. D’une voix grave et embarrassée, Hiro Hito leur annonce sa décision de mettre fin à la guerre.
Consternation, cris et pleurs secouent les foules (sans exclure chez beaucoup de citoyens un soulagement secret à la perspective de la paix). Atterrés, des cadres du régime et des officiers choisissent de mettre fin à leurs jours selon le rituel du seppuku.
Le 2 septembre, le nouveau ministre des Affaires étrangères Shigemitsu et le chef d’état-major de l’armée impériale, le général Umezu, interdit de suicide par l’empereur, se rendent sur le pont du cuirassé Missouri, dans la rade de Tokyo. Ils signent la capitulation de leur pays en présence du général américain Douglas MacArthur et des représentants des puissances alliées, la France étant représentée par le général Philippe Leclerc de Hauteclocque. La Seconde Guerre mondiale est terminée.