Ada Lovelace

Ada Lovelace, la grande ordinatrice
Augusta Ada King, comtesse de Lovelace, née Ada Byron.

Le premier codeur au monde est… une codeuse. Ada Lovelace, la seule enfant légitime du poète Lord Byron, a créé le 1er programme informatique, en 1842. Voici son histoire, alors que la Gaîté Lyrique à Paris consacre une exposition à ce que les femmes ont apporté au numérique, « Computer Grrrls »

Biographie courte :

Ada Lovelace, de son nom complet Augusta Ada King, comtesse de Lovelace, née Ada Byron le 10 décembre 1815 à Londres et morte le 27 novembre 1852 à Marylebone dans la même ville, est une pionnière de la science informatique

À 17 ans, Ada rencontre dans un salon mondain le mathématicien Charles Babbage, inventeur de la calculatrice mécanique. Il écrira à son propos : “Cette enchanteresse des nombres a jeté son sort magique autour de la plus abstraite des sciences et l’a saisie avec une force que peu d’intellects masculins – dans notre pays au moins – auraient pu exercer.”

Sa rencontre avec Babbage:

Le regard français de Charles Babbage (1791-1871)sur le « déclin de la  science en Angleterre »
Machine analytique de Babbage

Pendant 20 ans, ils amélioreront constamment ensemble “la machine analytique”, l’ancêtre de l’ordinateur moderne, avec 100 ans d’avance. 

“Son rôle est de nous aider à effectuer ce que nous savons déjà dominer” écrira-t-elle.

Ada pressent tout l’impact que pourra avoir l’informatique sur la société. Elle veut faire des calculateurs des “partenaires de l’imagination” en programmant musique, poésie ou peinture.

Selon Nicolas Witkowski, physicien et auteur de l’essai d’histoire des sciences au féminin Trop belles pour le Nobel (Le Seuil), interviewé dans l’émission « La Marche des sciences« , consacrée à Ada Lovelace en 2016 : « Ce qu’elle cherche, c’est plus une métaphysique qu’une science ou une technique. Une façon de vivre. À un moment, elle propose d’utiliser son propre corps comme laboratoire moléculaire.

Contexte historique :

Il faut se rendre compte : en 1834, le téléphone n’existe pas encore, les chemins de fer commencent seulement à s’implanter, l’ampoule électrique ne sera inventée que 45 ans plus tard…
L’ère industrielle vient seulement de commencer dans quelques pays très en avance sur leur temps. C’est à cette époque que vit Ada Lovelace, fille du célèbre Lord Byron, un des plus grands poètes anglais de son temps, et d’Anne Isabella Milbanke que son mari aimait à appeler « la princesse des parallélogrammes ».

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1824 : la mort de Lord Byron, génie révolté et scandaleux

Ada ne connut pas vraiment son père, mais sa mère fit en sorte qu’elle reçoive la meilleure des éducations, en ce compris dans son domaine de prédilection : les mathématiques. C’est ainsi qu’à l’âge de 17 ans, Ada correspondait déjà copieusement avec Charles Babbage. Celui-ci s’était lancé dans la création d’une machine qui permettait de traiter les tables de calcul qu’on utilisait notamment dans le domaine nautique. En effet, les nombreuses erreurs humaines pouvaient alors avoir des conséquences tragiques en causant des naufrages ou autres catastrophes…

Les machines imaginées par Babbage ne verront finalement le jour que bien plus tard : au début du 20eme siècle pour la « machine analytique » et en 2002 pour la « machine à différence n°2 ». Cependant, une sorte de notice explicative sur la machine analytique est rédigée par un italien, Federico Luigi (comte de Menabrea), en français, dans un journal suisse ! À 27 ans et alors qu’elle est déjà mère de trois enfants, Ada est chargée de traduire la notice en anglais. Par la suite, c’est Babbage lui-même qui propose à Ada de rédiger sa propre notice sur la machine, ce qu’elle finit par faire sous la forme d’annotations à sa traduction. C’est dans ces notes (la G pour être précis) qu’on trouve un véritable algorithme servant à faire calculer les nombres de Bernoulli à la machine. On considère généralement qu’il s’agit là du premier programme informatique au monde.

Conclusions:

En d’autres termes, une femme, enfermée dans les carcans occidentaux du 19eme siècle, Ada Lovelace aura donc créé un programme informatique pour une machine qui n’existait pas, imaginée par un anglais mais décrite par un italien, en français, dans un journal suisse, à une époque où on s’éclaire encore à la bougie

Zenith à Brussels
Tour Zenith Bruxelles.

Et, donc, la femme ne peut pas coder ? Heureusement qu’en 2021, ma chef suprême s’appelle Carine, et tout notre équipe n’est constitué que de mâles, des jeunes, des vieux, des vaillants, des usés (si, si, plus que moi visiblement !) et c’est cette cheffe d’orchestre qui dirige le balai, pardon, le ballet….

Comme je le dis encore, et encore, la femme est l’avenir non pas de l’homme, mais de l’humanité.

Salutation spéciale à ma tendre épouse, la folle, façon Ada Lovelace de me supporter !